L’un de ces torrents lave le pied du haut mur de basalte couronné par Saint-Flour, qui n’est plus la capitale de la chaudronnerie ; sa célébrité n’en reste pas moins très grande parmi nous, tant ses émigrants ont porté son nom, sinon sa gloire, dans les bourgs les plus reculés de la France ; bien des paysans n’ignorent pas Saint-Flour, qui n’ont jamais entendu parler de Moscou, de Constantinople, de New-York ou du Caire. On les saute rapidement à l’huile ; puis, on les éponge et on les dresse en turban, en les alternant de minces croûtons de pain taillés en cœurs et frits au beurre, à moins que leur mode d’apprêt n’en comporte d’un autre genre. Les « melano » sont utilisées comme assaisonnement ou accompagnement d'un mets, en plus ou moins grande quantité. Il se lève près du Lioran, qu’entr’ouvrent deux tunnels, par plus de 1 100 et par moins de 1 200 mètres d’altitude, l’un pour le chemin de fer d’Arvant à Figeac, l’autre pour la route de Brioude à Aurillac. La cognée, les troupeaux, l’incendie, truffes noire lisse ont fait ici moins de ravages que dans la plupart de nos montagnes. Les principales rivières cantaliennes sont la Maronne et la Cère, affluents de la Dordogne, et le charmant tributaire de l’Allier qui s’appelle Alagnon, et qui passe, encore tout petit torrent, au pied du colossal rocher de Bonnevie, dont les prismes, dominant Murat, n’ont pas moins de 50 mètres de hauteur

Roches dures, gneiss et granit, terre argileuse et peu fendillée, ces plateaux bombés retiennent à la surface toutes les gouttes de pluie, tous les cristaux de neige, et l’eau y est partout, sous toutes ses formes, étangs, mares, torrents, murmures dans les rigoles, scintillements dans l’herbe de la prairie ; aussi les monts du Limousin n’ont-ils point le climat de leur latitude. Qui la traverse de l’ouest à l’est en coupant ses principaux vallons, passe des laves du Cantal aux granits de la Margeride ; qui la traverse du nord au sud en suivant ses ruisseaux, arrive à la profonde vallée de la Truyère, qui la sépare des roches ignées vomies par les monts d’Aubrac. De son arête aux plateaux ou aux vallons de sa base, la Margeride est Truffe noire du Périgord de forêts, chênes, hêtres, sapins tourmentés par de longs hivers ; et dans ces bois profonds, reculés, moins troublés et violés que d’autres par l’homme, le loup parfois rôde encore en bandes quand la neige couvre le sol. On en trouve également chez d’autres peuplades de cette Chersonèse, ainsi que chez les Habitants de la province de Quito. Au reste, j'ai permis à l'abbé Bastiani de se rendre chez vous, et sur ce, etc

Elle baissa les yeux et soupira. » J’avais plus de plaisir les soirs où un navire absorbé et fluidifié par l’horizon apparaissait tellement de la même couleur que lui, ainsi que dans une toile impressionniste, qu’il semblait aussi de la même matière, comme si on n’eût fait que découper son avant et les cordages en lesquels elle s’était amincie et filigranée dans le bleu vaporeux du ciel. Je vous assure que la première fois que Mme de Coigny répéta cette ingénieuse hyperbole (de mon invention), elle en remboursa force complimens qu’elle a soigneusement gardés pour elle, et je l’en tiens quitte. Ma première pensée fut de tirer sur le premier, et de me jeter sur l’autre avant qu’il eût le temps truffes de Bourgogne préparer ses armes ; mais une réflexion prudente m’arrêta. Paris en 1643, m. en 1730, fut secrétaire du comte de Toulouse, entra à l'Académie française en 1699 et devint historiographe du roi

Il s'y fit universellement détester, eut de vifs démêlés avec La Chalotais et fut accusé devant le parlement; mais il échappa à la condamnation par la protection de Mme du Barry, et fut même, en 1771, appelé au ministère, avec le chancelier Maupeou et l'abbé Terray : il eut le portefeuille des affaires étrangères, auquel il réunit celui de la guerre. Un village de cette montagne a récemment troqué le nom fâcheux de Merdogne contre celui de Gergovie. Ils n’ont point non plus celui de leur altitude ; parfois le printemps y est sans clémence, l’automne pareillement ; l’hiver long, très rude, à demi scandinave, y règne sur des pelouses blanches entre de noires lisières de forêt, et les rivières sont glacées ou coulent, sombres, entre des rives de neige. Le Puy Chavaroche (1 744 mètres), qu’on appelle aussi l’Homme de Pierre, et son voisin le Roc des Ombres (1 647 mètres) dominent d’adorables vallons, calmes dans leur profondeur, diaprés de gazons, de fleurs, de ruisseaux d’argent : nos montagnes du Centre n’ont rien de plus gracieusement intime que les rives du Chavaspre et du Chavaroche, eaux pures dont l’union forme l’Aspre ou rivière de Fontanges. C’est là le sort commun des montagnes du Centre : Dore et Dôme, monts de la Marche et du Limousin sont également sortis par presque tous leurs pics et leurs dômes de la sainte obscurité des forêts